Au debut du XVème siècle, la Bulgarie s'effondre sous la pression de l'Empire Ottomans. Les Turs envahissent l'Europe sous la
bannière de l'Islam. Byzance lutte désespérément contre le sultan Mourad II, surnommé le Conquérant.
Le jeune roi de la Hongrie et de la Pologne, Vladislas I Jagelon (Wladyslaw III Jagelo en polonais) (1) est le dernier souverain
Européen qui ose se battre contre l'assaut de l'Islam envahissant l'Europe. Il prend la tete d'une armée Chrétienne constituée
principalement de forces Hongroises, Polonaises, mais aussi de troupes Bulgares, Tchèques, Bosniaques,
Croates, Roumains et Rutènes.
L'armée européenne de 30.000 croisés a marché afin de soulager les Chrétiens sauvagement opprimés par la dynastie
Ottomane Islamique. À Varna (la forteresse bulgare au bord de la Mer Noire), les Chrétiens rencontrent une force numériquement supérieure
de 120.000 turcs Ottomans et leurs vassaux. L'armée Chrétienne et moins bien équipée que l'armée de Murad II de plus, l'appui promis
de la Valachie, de l'Albanie et de Constantinople n'est pas arrivé.
Le 9 Novembre 1444, les 20.000 Croisés arrivèrent à Varna, le soir, une puissante armée Ottomane arriva également dans les
environs de Varna.
Lors d'un concile militaire demandé par Janos Hunyadi, commandant en chef de l'armée Chrétienne, le légat du Pape Jules Cesarini
conseilla une retraite à cause de la différence de puissance entre les deux armées.
Malheureusement, les forces Hongroises et Polonaise étaient mal positionnées car enchassées entre la Mer Noire, le lac Varna, les
pentes abruptes et boisées du plateau de Frangen et les forces ennemies.
Le légat proposa une tactique défensive autour des chariots placés en cercle défensif (i.e. en
Wagenburg), se proposant d'attendre l'arrivée de la flotte
Chrétienne.
La grande majorité des Magnats Hongrois et des Capitaines Croates, Serbes et Tchèques soutinrent la proposition de Cesarini.
Mais Vladislas I, jeune roi sans expérience, et malheureusement Janos Huniady rejetèrent cette solution d'attente, pas assez noble
à leur yeux, et proposèrent l'affrontement avec les Turc, comptant sur la cavalerie lourde Hungaro-Polonaise.
Vladislas I confirma alors Hunyadi dans son rôle de chef de l'armée.
Le matin du 10 Novembre, Hunyadi déploya son armée sous la forme d'un croissant de 3,5 km de long entre le lac Varna et le
plateau de Frangen. Au centre se trouvait la garde personnelle du roi, les bannières des nobles Magyars et les mercenaires
Hongrois, au total 3.500 hommes. Derrière ces troupes d'élite était placée la cavalerie légère des Valaques.
Le flanc droit de l'armée Chrétienne était positionné sur les collines autour du village de Kamenar. Composé de 6.500 hommes, il
était réparti en cinq bannières. L'évêque Jan Dominek de Varadin, à la tête de sa propre bannière commandait ce flanc droit. Il
était entouré du légat Cesarini qui était à la tête de mercenaires Allemands et Bosniaques, de l'évêque d'Eger, et du gouverneur
militaire de Slavonie, le ban Franco Talotsi qui lui, commandait des troupes Croates.
Le flanc gauche de l'armée avait un total de 5.000 hommes répartis en cinq bannières. Ces troupes, dirigées par le
beau-frère de Janos Hunyadi, Michael Szilagyi, étaient composées de mercenaires Transylvains, Bulgares et Allemands. Elles
étaient également soutenues et encadrées par des troupes d'élite Hongroises.
Derrière les soldats Hongrois, avait été construit le wagenburg qui était défendu par six cents Tchèques et Ruthènes sous
les ordres de l'atman Ceyka. Chaque chariot était occupé par un groupe de sept à dix soldats et était équipé de bombardes.
Le centre de l'armée Ottomane qui incluait le corps des Janissaires et des supplétifs de Roumélie était déployé autour de
deux kourganes Thraces (Tumuli funéraires). Le sultan Mourad II était installé sur un des kourganes et dirigeait directement ses troupes.
L'aile droite de l'armée Turque était composée de Kapikules et de Spahis de Roumélie, tandis que l'aile gauche était
composée d'Akincis, de Spahis d'Anatolie et de mercenaires Arabes.
La cavalerie légère Turque et les archers étaient eux positionnés sur les hauteurs (350 m) du plateau de Frangen.
La bataille commença par les assauts de la cavalerie légère Ottomane et Arabe sur les troupess de Talotsi. Les Chrétiens
de l'aile gauche répliquèrent par leurs bombardes et leur armes à feu, de manière à briser ces assauts. Suite à la fuite de
la cavalerie Turque, les Croisés poursuivirent celle-ci, mais tombèrent sur la cavalerie Anatolienne qui était en embuscade.
Le combat féroce était très indécis.....
Pendant ce temps, l'aile droite de l'Armée Chrétienne subissant une attaque de l'aile gauche Ottomane, entama une retraite
ordonnée, pour se protéger dans la petite forteresse de Galata, située de l'autre coté de la baie de Varna. Hélàs, la plupart
des soldats s'enlisèrent dans les marais proches du lac Varna et de la rivière Devnya. Le légat Cesarini périt dans ses marais.
De cette première phase de la bataille, seules les troupes du ban Talotsi purent se réfugier dans le Wagenburg.
Vladislas et Hunyadi deployèrent alors deux compagnies de la cavalerie Hongroise et la totalité de la cavalerie Valaque qui
furent lancées contre les troupes de spahis Anatoliennes et Arabes. Ces dernières furent écrasées et leur commandant le Bey Karaca
Bey fut tué.
La cavalerie Hongroise poursuivit son adversaire sur cinq kilomètres puis revint au centre de la bataille, tandis que
la cavalerie Valaque continua son action et entra même dans le camp fortifié Ottoman. Ce dernier fut pillé et les Valaques
revinrent avec leur butin.
L'autre aile Ottomane attaqua les Hongrois et les Bulgares de Michael Szilagyi. Plusieurs des assauts des
Spahis furent infructueux, mais restaient menaçants. Hunyadi épaula ses compatriotes à l'aide de deux compagnies de cavalerie et
écrasa les Spahis, les refoulant jusqu'à la route de Shumen à cinq kilomètres.
La victoire semblait se dessiner pour le camp Chrétien et Mourad II s'apprêtait à quitter le champ de bataille, pensant que la
bataille était perdu, ainsi peut-être que son empire.
C'est alors que le jeune roi Vladislas prit une décision fatale : Sur de la victoire finale, il voulut accomplir un exploit en essayant
de capturer le Sultan. Accompagné de cinq cents chevaliers Polonais, le roi de Hongrie et de Pologne se rua vers le centre de l'armée
Ottomane, bousculant les troupes de Janissaires.
Mais trop téméraire, Vladislas fut bientôt entouré par la garde personnelle du Sultan qui le tua traitreusement dans le dos.
Sa tête tranchée fut montrée aux combattants des deux armées. Les chevaliers Polonais démoralisés commencèrent à refluer du camp
Ottoman, et bientôt un vent de panique souffla dans les rangs de l'Armée Chrétienne.
Hunyadi, avec ses Hongrois continua de combattre tentant de récupérer le corps du roi, mais sans succès. Il organisa alors la retraite
des restes de l'armée Croisée. Celle-ci avait perdu plus de dix mille hommes.....
Presque la moitié de l'armée des Croisés a été décimée. Les prisonniers Chrétiens furent impitoyablement achevés par les
Ottomans ou furent vendus comme esclaves.
Onze ans après la bataille de Varna, en 1453, Constantinople tomba sous le joug des Ottomans.
Notes :
(1) Vladislas I (Ulászló I en Hongrois ; Wladyslaw III Jagelo en Polonais) a été Roi de Hongrie de 1434 à 1444 et roi de Pologne de 1424 à 1444.
Ladislaus III (Wladyslaw en polonais) (31 octobre 1424 - 10 novembre 1444).
Ladislas V de la dynastie des Habsbourgs lui
succèdera sur le Trône Hongrie, en tant que petit fils, par sa mère de Sigismond II (Luxembourg), roi de Hongrie avant Vladislas I,
tandis que son frère cadet Casimir deviendra Roi de Pologne.
Quelques sites sur la bataille de Varna :