PARIS (AFP) — Les Néandertaliens ont vécu aussi en Asie centrale et en Sibérie, à 2.000 kilomètres de la région que l'on
considérait comme une limite jamais franchie par ces hommes préhistoriques, révèle une étude publiée dimanche en ligne par
la revue Nature.
Jusqu'à présent, les restes les plus orientaux d'hommes de Neandertal étaient ceux d'un garçon de 8 à 10 ans découverts en
1938 enterré à Techik-Tach, en Ouzbékistan. Il existait, certes, des fossiles provenant de sites situés encore plus à l'est,
mais leur caractère fragmentaire ne permettait pas de savoir s'il s'agissait bien de Néandertaliens ou d'hommes modernes.
Cet obstacle est aujourd'hui largement surmonté par les progrès fulgurants des techniques d'analyse génétique qui permettent
d'obtenir des indications inédites à partir d'échantillons minuscules (de l'ordre de 0,2 gramme) prélevés sur les précieux
fossiles sans les endommager.
Le généticien Svante Pääbo, de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionnaire à Leipzig (Allemagne), et ses collègues,
annoncent avoir résolu cette énigme au terme d'une étude comparative fondée sur des échantillons d'ADN (acide désoxyribonucléique,
support de l'hérédité) extraits d'ossements d'hommes de Neandertal d'origines géographiques différentes.
Cette étude de l'ADN mitochondrial (molécules qui produisent l'énergie cellulaire et transmises essentiellement par la mère.) a
Paradoxalement, l'enfant enterré par les siens à Techik-Tach était plus apparenté aux hommes de Neandertal de la grotte
Scladina à Sclayn, en Belgique (où une mâchoire d'enfant vieille de 100.000 ans a été trouvée en 1993), qu'à ceux qui
ont vécu à Okladnikov.
Longtemps considérés comme adaptés uniquement au rude climat de l'Europe glaciaire, on imaginait qu'en cas d'un réchauffement,
les hommes de Neandertal migraient vers les steppes du nord, en suivant les mammouths et autres rhinocéros laineux.
La découverte, en 2006, près d'Abbeville (nord de la France), des vestiges d'un "atelier de boucherie" où ces hommes dépeçaient
leur gibier il y a 125.000 ans, en plein milieu d'une ère interglaciaire au cours de laquelle il faisait plus chaud
qu'aujourd'hui, a révélé que ces "Esquimaux" de la préhistoire appréciaient alors le soleil picard.
A la lumière des dernières découvertes, certains scientifiques admettent désormais que les hommes de Neandertal, dont
l'existence n'était attestée jusqu'ici qu'en Europe, au Proche-Orient et en Asie occidentale, ont bien pu profiter d'une
telle période clémente, étendue sur plusieurs millénaires, pour entreprendre une longue marche vers l'est.
Pour l'équipe Pääbo, même s'il est évidemment nécessaire de poursuivre les investigations, "leur présence inattendue en Sibérie
méridionale pose la question de leur présence possible encore plus loin vers l'est, en Mongolie et en Chine".
AFP - Mardi 13 novembre, 00h08 WASHINGTON (AFP) - Un fossile remontant à dix millions d'années, découvert récemment au
Kenya, pourrait émaner d'une espèce jusqu'alors inconnue et très proche du dernier ancêtre commun des gorilles,
des chimpanzés et des humains, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.
La découverte de ce fossile - un fragment de mâchoire et onze dents - indique que le dernier ancêtre commun des grands
singes africains et des humains a probablement évolué en Afrique et n'a jamais quitté ce continent, contrairement à ce qui
était imaginé jusqu'à présent, selon cette recherche parue dans les Annales de l'académie nationale américaine des
sciences (PNAS) datées du 12 novembre.
L'étude a été réalisée par une équipe de paléontologues japonais et français.
Très peu de fossiles d'hominidés de cette période cruciale pour comprendre les origines des grands singes africains
et de l'homme (entre 11 et 5 millions d'années), avaient été retrouvés jusqu'ici en Afrique, rappelle un des auteurs,
Yutaka Kunimatsu de l'institut de recherche des primates à Kyoto.
La nouvelle espèce, baptisée Nakalipithecus nakayamai, ressemble au candidat qu'on pensait être précédemment le plus
proche ancêtre commun à savoir l'Ouranopithecus macedoniensis, dont des fossiles ont été mis au jour en Grèce.
Plusieurs détails de sa dentition révèlent un régime alimentaire moins spécifique que celui de l'Ouranopithecus et le
classent comme nouvelle espèce. Ces paléontologues ont mis au jour ce fossile dans une coulée de boue volcanique dans la
région de Nakali.
La dernière fois qu'un fossile d'hominoïde datant de cette période a été retrouvé au Kenya remonte à 1982, précisent
ces chercheurs.
Selon de récentes analyses moléculaires, l'humain et le chimpanzé, notre plus proche cousin, ont divergé entre sept et
cinq millions d'années; avec le gorille, cette séparation se serait produite entre neuf et huit millions d'années.
PARIS (AFP) – 22 Novembre 2006 - Une nouvelle analyse de dents de Néandertal met en doute l'idée selon laquelle
cet homme préhistorique se distinguait de nous notamment par une croissance rapide au cours d'une enfance
raccourcie, selon une étude publiée dans la revue britannique Nature de jeudi.
Christophe Dean, de l'University College de Londres, et ses collègues des universités françaises de Poitiers,
Perpignan et Bordeaux et du Museo preistorico Luigi Pigorini de Rome, ont eu recours à la tomographie par ordinateur
pour examiner l'intérieur de deux molaires de néandertaliens provenant du site français de La Chaise-de-Vouthon (Charente).
Une fois visualisées en trois dimensions et comparées à celles d'un homme moderne, les images de ces dents et de leurs
microstructures internes correspondant à leur croissance, ont montré que la durée de l'enfance d'un Néandertal était en
réalité comparable à la nôtre, ont noté les scientifiques.
Il y a un an, une autre étude internationale, qui consistait à comparer les stries (qui peuvent être "lues", comme les
anneaux de croissance des arbres) dans l'émail de dents de néandertaliens et d'humains modernes, avait déjà abouti à
une conclusion identique.
Les débats sur la durée de l'enfance chez le Néandertal sont inspirés en particulier par les travaux du Français
Fernando Ramirez Rozzi et de l'Espagnol José Maria Bermudez de Castro sur la croissance des dents chez plusieurs
espèces d'hominidés disparus et l'homme moderne, qui aboutissaient, en 2004, à une constatation inverse.
Ces deux scientifiques avaient en effet "lu" dans les dents que le Néandertal devenait adulte dès l'âge de 15 ans, trois
à cinq ans avant l'homme moderne, et voyaient dans cette contradiction un reflet des différences fondamentales pour
lesquelles les deux espèces ne pouvaient pas se reproduire entre elles.
Un siècle et demi après sa découverte pour la science, en 1856, en Allemagne, l'homme de Néandertal ne cesse de faire
parler de lui : rien que la semaine dernière, Nature et la revue américaine Science publiaient simultanément des études
sur son patrimoine génétique, suggérant que ses ancêtres s'étaient définitivement séparés des nôtres il y a un demi-million d'années.
PARIS (AFP) - Les ancêtres de l'homme de Néandertal se sont séparés des nôtres il y a un demi-million d'années, révèlent deux équipes
de généticiens qui ont appliqué deux procédés d'analyse au matériel héréditaire extrait d'un os néandertalien vieux de 38.000 ans.
Les conclusions de leurs études complémentaires, basées sur l'ADN d'un fossile trouvé en 1980 dans la grotte de Vindija, près
de Zagreb (Croatie), et publiées cette semaine dans deux hebdomadaires scientifiques, le britannique Nature et l'américain
Science, sont assez concordantes.
Mais surtout, malgré une très longue cohabitation entre nos ancêtres et les hommes de Néandertal, elles sont unanimes à signaler qu'aucune trace de métissage entre notre propre espèce et la leur, objet, depuis des années, de grandes discussions scientifiques, n'a été détectée.
Pour la première équipe, la lignée qui a conduit à Homo neandertalensis a divergé de celle d'Homo sapiens il y a 465.000 à 569.000 ans, la date la plus probable étant de l'ordre de 516.000 ans, tandis que la deuxième situe ce grand "divorce" entre 120.000 et 670.000 ans en proposant comme "meilleure estimation" le chiffre de 370.000 ans. Le dernier ancêtre commun Néandertal-homme moderne incontestable aurait vécu il y a 706.000 ans.
Le premier groupe constitué de chercheurs allemands, américains et croates dirigés par Svante Pääbo, de l'Institut Max-Planck pour l'anthropologie évolutionnaire à Leipzig (Allemagne), a analysé un million de paires de bases de l'ADN (acide désoxyribonucléique, support de l'hérédité).
Ces scientifiques ont analysé par séquençage direct l'ADN nucléaire (celui des noyaux cellulaires) de cet homme préhistorique. Le terme ADN nucléaire est utilisé par opposition à l'ADN mitochondrial (ADNmt), absent des noyaux et essentiellement transmis par la mère et moins utile pour des études sur l’évolution. Jusqu'à présent, seul ce type d'ADN a été abordé chez le Néandertal. La deuxième équipe, américano-allemande, conduite par Edward Rubin, qui travaille dans deux organismes californiens, l'Institut de génomique du département de l'Energie à Walnut Creek et le Laboratoire national Lawrence Berkeley à Berkeley, a eu recours à une autre méthode, la métagénomique, qui permet de comparer plusieurs génomes entre eux.
Dans un commentaire publié par Nature, deux biologistes néo-zélandais, David Lambert et Craig Millar, saluent ce travail aussi pour avoir donné naissance à une véritable "génomique de l'ancien", considérée jusqu'ici comme "pure science fiction" en raison de la haute dégradation d'un ADN aussi archaïque. "Les deux articles feront taire les sceptiques", estiment-ils. En revanche, le débat sur le Néandertal lui-même, premier homme préhistorique découvert pour la science il y a juste 150 ans, en 1856, en Allemagne, ne peut qu'en être ravivé.
Qui étaient ces hommes trapus qui ont régné pendant des centaines de millénaires sans partage sur l'Europe et l'Asie occidentale, où ils ont su affronter la rudesse d'ères glaciaires avant d'y côtoyer pendant de longs millénaires nos ancêtres venus d'ailleurs et de s'éteindre, il y a peut-être moins de 30.000 ans, dans des conditions toujours énigmatiques ?
On ne les connaît toujours pas vraiment et leur image évolue au fil du temps. Une seule certitude: tout en étant
différents, c'étaient des humains dignes de ce nom, excellents chasseurs et détenteurs d'une riche culture
intellectuelle et matérielle.
Ces restes, assez bien conservés, sont antérieurs de 150.000 ans à ceux de "Lucy", le squelette d'australopithèque retrouvé en 1974, lui aussi dans la région de Dikika, à environ 400 km au nord-est d'Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
"Cette fillette représente le squelette d'enfant le plus ancien et le plus complet jamais découvert dans l'histoire de la paléoanthropologie", a déclaré le Pr Zeresenay Alemseged, de l'institut Max Planck de Leipzig, spécialisé dans l'anthropologie évolutive.
Le crâne, le torse et les membres inférieurs présentent des caractéristiques à la fois humaines et proches du singe. L'état des os donne à penser que la petite fille est morte noyée lors d'une inondation.
Ce squelette devrait fournir des informations précieuses sur la taille et la structure physique d'un enfant de trois ans à cette époque.
"La partie inférieure du corps - le pied, le tibia, le fémur - nous montre clairement que cette espèce était une créature marchant debout", note Zeresenay Alemseged.
En revanche, certains éléments de la partie supérieure du corps, comme les bras, tiennent davantage du singe. Les doigts sont longs et incurvés, ce qui laisse entendre que la fillette était capable de grimper aisément aux arbres.
Le squelette a été baptisé Selam, ce qui signifie paix en amharique, la langue officielle de l'Ethiopie.
Le 13 Septembre 2006
LONDRES (Reuters) - L'homme de Néanderthal vivait encore en Europe du Sud il y a 28.000 ans, possédait un régime alimentaire varié et utilisait des armes et des outils sophistiqués, ont affirmé mercredi des scientifiques.
Jusqu'à aujourd'hui, la disparition d'Europe de cette espèce humaine était fixée à l'époque de l'avènement de l'homme moderne, il y a 30.000 ans environ. Mais les découvertes du professeur Clive Finlayson du Musée Gibraltar à Gibraltar révèlent que ces deux groupes d'humains ont probablement coexisté en Europe pendant 4.000 ans, voire plus.
"Nous démontrons très clairement qu'ils ont survécu au moins jusqu'à il y a 28.000 ans et peut-être même jusqu'à il y a 24.000 ans. C'est bien plus tard que ce que l'on croyait jusqu'à maintenant", a expliqué Finlayson à Reuters.
Prédécesseur de l'homme moderne qui a habité en Europe et en Asie centrale et occidentale, l'homme de Néanderthal a été décrit comme une brute poilue, portant une massue. Les dernières recherches s'écartent de cette imagerie et le dépeignent comme un habile concepteur d'outil, utilisant des peaux de bêtes pour se tenir chaud et veillant sur ses semblables.
Lors de fouilles de la grotte de Gorham, qui abrite de nombreux objets à Gibraltar, Finlayson a découvert les vestiges d'un feu de camp allumé par des hommes de Néanderthal, des restes d'outils, des armes en silex et des animaux fossilisés.
"Nous avons les vestiges, non pas seulement des mammifères qu'ils mangeaient, mais d'oiseaux (...) et de crustacés, indiquant que leur régime n'était pas strictement carnivore", a rapporté le chercheur dont les travaux ont été publiés dans le magazine Nature.
Du charbon de bois trouvé sur le site a permis de le dater. Les scientifiques ont également pu reconstituer l'environnement dans lequel ont vécu les derniers hommes de Néanderthal et découvert que de nombreuses plantes en faisaient partie.
"Cela nous indique qu'au lieu des glaciations qui ont affecté le haut de l'Europe, cet endroit possédait un climat encore assez doux pour que des peuplements d'hommes de Néanderthal puissent survivre assez tard."
Le 6 Juin 2006
PARIS (AFP) L'homme de Néandertal est bien un lointain cousin et non pas l'ancêtre de l'homme moderne, indique un groupe de chercheurs français, dans un article à paraître mercredi dans la revue "Current Biology", en se basant sur l'analyse génétique d'un fossile d'enfant vieux de 100.000 ans.
L'homme de Néandertal, identifié à partir d'une calotte crânienne trouvée en 1856 en Allemagne, dans la vallée de Neander, près de Düsseldorf (alors que le premier fossile avait en fait été mis au jour dès 1830 en Belgique), a été considéré comme l'ancêtre de notre propre espèce, pendant plus d'un siècle.
Aujourd'hui, il ne l'est plus, et les débats scientifiques les plus animés portent sur ses liens avec les premiers hommes modernes. La question principale est de savoir s'il y a eu ou non métissage entre ces hommes trapus de l'Europe glaciaire et les hommes venus d'ailleurs (vraisemblablement du Moyen-Orient), connus sous le nom d'hommes de Cro-Magnon, et avec lesquels ils ont cohabité pendant une dizaine de milliers d'années, avant de s'éteindre, il y a moins de 30.000 ans.
En 1997, une première analyse génétique du fossile allemand a laissé supposer que les deux groupes humains n'étaient pas liés, mais la controverse ne s'était pas complètement estompée pour autant.
En réussissant à déchiffrer la plus vieille séquence néandertalienne jamais analysée, l'équipe dirigée par Catherine Hänni, du laboratoire Paléogénétique et évolution moléculaire (CNRS, École Normale Supérieure de Lyon), pense avoir obtenu la réponse sans équivoque aux questions en suspens.
Les scientifiques ont comparé l’ADN fossile extrait d’une molaire d'enfant trouvée dans la grotte de Scladina, en Belgique, à celui de neuf autres spécimens déjà analysés depuis 1997. Les séquences obtenues pour l’ADN mitochondrial (forme essentiellement transmise par la mère) ne semblent trouver aucun équivalent parmi nos contemporains, qu’ils soient européens, africains, amérindiens ou asiatiques. "Il n’y a guère de trace d’un supposé métissage", résument les chercheurs.
L’information obtenue à partir d'un si vieux spécimen, remontant à une époque où seuls les néandertaliens vivaient en Europe, expliquent-ils, permet de se faire une idée de la diversité génétique des néandertaliens avant tout contact avec l’homme moderne. Or, les données disponibles auparavant correspondaient surtout à la période où ils cohabitaient avec les humains modernes. Grâce aux données nouvelles, on peut estimer l’impact que le contact avec les hommes modernes a eu sur le patrimoine génétique des néandertaliens.
Cette analyse a confirmé que les néandertaliens étaient plus proches entre eux qu’ils ne le sont de nous. Ils sont donc
bien nos lointains cousins et non pas nos aïeux directs et, tranchent Catherine Hänni et ses collègues, se sont donc éteint
sans descendance.
Le 31 Mai 2006
Le 31 Mai 2006
PARIS (AFP) L'homme de Flores, le minuscule cousin de l'homme moderne découvert en 2003 dans l'île indonésienne éponyme, était capable de fabriquer des outils complexes, affirme une étude à paraître jeudi dans la revue Nature, qui réfute la thèse selon laquelle son intellect était bien trop limité pour cela.
Homo floresiensis, dont la taille ne dépassait pas le mètre et la boîte crânienne avait le volume d'un pamplemousse, a disparu de la surface de la Terre il y a 12.000 ans. Ce "hobbit", comme il a été aussitôt surnommé en référence au personnage de Tolkien, aurait donc été contemporain de l'homme moderne.
Près des vestiges d'au moins neuf individus découverts, il y a trois ans, dans une caverne de Flores - datés d'il y a 18.000 ans - les scientifiques avaient retrouvé des outils de pierre sophistiqués, capables de dépecer un animal, y compris les éléphants miniatures qui hantaient autrefois la contrée.
Les auteurs de la découverte en avaient déduit que l'homme de Flores représentait une espèce séparée, descendant elle aussi d'Homo erectus, l'ancêtre de l'homme contemporain. Leur assertion avait déclenché l'une de ces polémiques dont le monde de l'anthropologie a le secret.
Elle impliquait que notre espèce, Homo sapiens, aurait partagé la surface de notre planète avec d'autres hominidés jusqu'à une date très rapprochée. Se posait aussi la question d'un possible croisement entre les deux espèces.
Le mois dernier, Robert Martin et d'autres spécialistes des primates du réputé musée Field de Chicago avaient toutefois démoli cette théorie, en affirmant que les vestiges retrouvés étaient ceux d'humains microcéphales.
Pour eux, de telles créatures auraient été tout simplement incapables de fabriquer des outils de pierre. Les objets auraient été banalement abandonnés des milliers d'années plus tard par des représentants d'Homo sapiens.
Dans l'article publié jeudi dans la revue britannique Nature, une équipe emmenée par Adam Brumm de l'Université nationale d'Australie, revient à la charge, en relevant de frappantes similarités entre les outils retrouvés dans la caverne des "hobbits" et ceux d'une autre grotte située à 50 kilomètres de là.
Les 507 outils examinés présentent des fortes ressemblance au niveau de la forme, de l'angle d'attaque et des pierres utilisées, alors que ces objets seraient vieux de plus de 800.000 ans. Ils seraient ainsi bien antérieurs à l'apparition d'Homo sapiens, il y a 150.000 à 200.000 ans.
Les outils de pierre retrouvés dans les deux grottes montrent pour le moins "une continuité dans une technologie provenant de la même lignée d'hominidés", lancent les auteurs. "Les affirmations selon lesquelles Homo floresiensis n'aurait pas la capacité cérébrale pour fabriquer des outils de pierre sont donc basées sur des préconceptions, plutôt que des données concrètes".