L'homme de Néandertal ou Néandertalien est un représentant fossile du genre Homo qui a vécu en Europe et en Asie occidentale
au Paléolithique moyen, entre environ 250 000 et 28 000 ans avant notre ère.
L'homme de Néandertal (Homo Neandertalensis) est aujourd'hui considéré par la majorité des Paléo-Anthropologues comme une
espèce distincte de l'homme actuel (Homo Sapiens).
Les hommes de Néandertal ont connu les deux dernières grandes glaciations, i.e celle de Riss entre
- 240 000 et - 180 000 ans et celle de Würm entre - 120 000 et - 10 000 ans.
La culture du Moustérien, principale manifestation culturelle du Paléolithique moyen en Eurasie,
environ - 300 000 à - 30 000 avant le présent, est associée à l'homme de Néandertal. La culture du Moustérien a été
baptisée ainsi d'après le site éponyme de Peyzac-le-Moustier située en Dordogne (France).
Le premier fossile de Néanderthalien fut trouvé, en Août 1856, par des ouvriers travaillant dans une
carrière dans la vallée de Néanderthal, située en Allemagne près des villes d'Erkrath et Mettmann, entre Düsseldorf et
Wuppertalde.
Ceux-ci remirent les ossements à Johann Carl Fuhlrott, instituteur d'Elberfeld, qui se rendit compte que ces fossiles bien
qu'humains présentaient des caractéristiques particulières.
Fuhlrott les soumis à Hermann Schaaffhausen pour un examen complémentaire. Ce dernier présente ses premières conclusions
en 1857
et déclare que ces restes sont ceux d'un individu appartenant
à l'une des races sauvages du nord-ouest de l'Europe dont parlent les auteurs latins.
Mais, en cette fin du XIXème siècle, d'autres découvertes de fossiles humains différents de ceux de l'homme moderne furent
effectuées. Ces nouvelles découvertes paléo-anthropologiques confirmèrent le fait que les ossements du site de Néanderthal
étaient des restes appartenant à une
nouvelle espèce d'humain.
Le nom scientifique Homo neanderthalensis a été proposé en 1864 par William King, professeur au Queen's College de
Galway en
Irlande. et ancien élève de Charles Lyell.
Les premières études donnaient de l'Homme de Néandertal une image accentuant les traits primitifs, voire simiesques de ce
représentatnt du genre Homo. Cette première image déformée, fut par la suite corrigée par de nouvelles investigations.
L'homme de Néandertal est un représentant du genre Homo dont l'apparition et l'évolution sont essentiellement liées au continent
Européen, même si des Néandertaliens ont émigré par la suite au Proche-Orient, ainsi qu’en Asie Centrale.
L’évolution qui conduit à l’apparition d’Homo neanderthalensis, parfois appelée Néandertalisation est un processus
lent et progressif. Conformément à la théorie Darwinienne, cette spécialisation à l'environnement Européen a sans doute été
rendue possible car appliquée à des groupes humains isolés en
Europe, qu’il s’agisse de groupes d’Homo Erectus, d’Homo Georgicus ou d’Homo Antecessor.
En incluant les éléments pré-Néandertaliens, l'espèce Homo Neandertalensis aurait vécu de - 500 000 ans à - 28 000 ans.
Les paléo-anthropologues considèrent aujourd'hui que les ancêtres de l'Homme de Néandertal et de l'Homme Moderne se sont
séparés il y a quelques 500 000 ans.
Les Néandertaliens auraient évolué en Europe jusqu'en - 28 000 tandis que les Hommes Modernes, constitués en - 200 000 ans en
Ethiopie (Omo 1 et Omo2), auraient quitté l'Afrique pour envahir le Monde il y a 40 000 ans et auraient supplanté toutes
les espèces du genre Homo présentes dont les néandertaliens.
De fait, l'Homo sapiens serait aujourd'hui la seule espèce vivante d'Homme. Nous n'aborderons pas dans ce chapître le fait que de
nombreux explorateurs et témoins ont fait part de la description d'un hominoïde ou hominidé vivant de nos jours et connu sous le
nom de
Yéti, Migou, Sasquatch, Almasty, ou Yowie....
Les fossiles les plus anciens, appelés pré-néandertaliens, sont généralement attribués à Homo Heidelbergensis : c’est le cas de
l’Homme de Tautavel (- 400 000 ans), trouvé dans les Corbières en France, de la mandibule de Mauer (- 600 000 ans),
trouvée près de Heidelberg en Allemagne, ou du crâne de Petralona (Grèce).
Des fossiles plus récents correspondant aux "Néandertaliens Anciens", tels les fossiles de Swanscombe (Angleterre), de
Steinheim (Allemagne) ou de la Sima de los Huesos à Atapuerca (Espagne) ont des âges compris entre - 250 000 et - 110 000 ans.
Le crâne de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), les restes de la Chaise (Charente), la mandibule de
Montmaurin (Haute-Garonne), les crânes de Saccopastore en Italie ou les nombreux restes de Krapina en Croatie correspondent
également à cette période.
Enfin, entre - 100 000 ans et - 28 000 ans, date de leur disparition, les restes trouvés correspondent à ce que les
paléo-anthropologues appellent les "Néandertaliens Classiques".
Les principaux fossiles de "Néandertaliens Classiques" ont été trouvé à Néandertal, La Chapelle-aux-Saints, le Moustier, de La
Ferrassie, de La Quina, de Saint-Césaire dans le Sud-Ouest de la France ou de Spy en Belgique.
Les derniers Néandertaliens connus ont été découverts au Portugal, en Espagne (Zafarraya, -30 000 ans),
en Croatie (Vindija, - 32 000 ans) et dans le Nord-Ouest du Caucase (Mezmaiskaya, - 29 000 ans). Toutes ces
dates sont toutefois à considérer avec précaution, des réévaluations successives ayant tendance à les vieillir.
Comparée à la morpholgie de l'Homo sapiens, les Néandertaliens sont de corpulence très massive et
robuste : 90 kg et 1,65 m en moyenne pour les mâles et 70 kg et 1,55 m pour les femelles (des individus auraient atteint 1,90 m).
L'ensemble de leur structure et leurs attaches musculaires laissent supposer une grande force physique.
Les Néandertaliens présentent quelques caractères dits "archaïques", hérités de leur prédécesseur , mais aussi des caractères évolués
rappelant l'Homo sapiens.
Les caractères "archaïques" :
Les traits spécifiques aux Néandertaliens ont souvent été présentés comme des adaptations au climat froid de l'Europe de
cette époque.
Ses méthodes de débitage apportent en outre la preuve de ses capacités d'abstraction et d'anticipation, en particulier en ce qui
concerne le débitage Levalloisien. Les éclats obtenus par cette méthode ou par d'autres pouvaient être utilisés bruts ou bien retouchés,
légèrement modifiés sur leurs bords pour obtenir des outils plus spécialisés tels que les racloirs ou les denticulés.
Des traces d'adhésif naturel en bitume ou en résine prouvent que certains outils étaient utilisés emmanchés.
Il est également probable que les derniers Néandertaliens soient les auteurs du Châtelperronien, une culture de
transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur en Europe occidentale. le Châtelperronien
est caractérisé par des comportements longtemps considérés comme propres aux Homo sapiens tels le débitage de lames,
l'utilisation de parure, la fabrication d'outils en os, etc.
Les Néandertaliens ont disparu il y a environ 28 000 ans. Leur disparition est encore en partie inexpliquée et a suscité de nombreuses
hypothèses.
La disparition des Néandertaliens semble coïncider avec l'arrivée de groupes d'Hommes anatomiquement modernes ayant quitté
le Proche-Orient pour l'Europe, il y a environ 40 000 ans. Ces hommes modernes, parfois appelés "Hommes de Cro-Magnon", sont porteurs
d'une nouvelle culture matérielle, appelée Aurignacien. Cette culture est caractérisée par la généralisation du débitage
laminaire et lamellaire, l'utilisation du percuteur tendre pour effectuer ces débitages, et la fabrication d'outils en matières
dures animales (notamment des pointes de sagaies en os).
Les hommes de l'Aurignacien sont également les auteurs des plus anciennes œuvres de l'art pariétal et mobilier d'Europe.
Il est probable que les Hommes de Néandertal et les Hommes modernes aient cohabité pendant quelques millénaires, même si aucune
preuve d'interaction n'a été établie.