Rhin & Danube Antiquité & moyen-age Blason de l'armée Rhin et DanubeRHIN ET DANUBE

2.0) Antiquité et Moyen-Age :


2.1) Les premières invasions : 109 av NSJC - 50 av NSJC.

La première invasion historiquement connue est celle des Cimbres et des Teutons qui franchirent le Rhin à Bâle en 109 avant Jésus-Christ. Ces deux peuples Germains débouchèrent par Belfort dans la vallée de la Saône puis du Rhône. Cette première invasion massive fut arrétée par Marius consul Romain à Aquae Sextia (Aix-en-Provence) en -102 avantJésus-Christ.

En 58 av NSJC, les Hélvètes pénétrent à leur tour en Gaule. Une grande partie de leurs forces passent à nouveau le Rhin aux alentours de Bâle. Jules César pénétre alors en Gaule et les défait à Bibracte (Autun). C'est alors au tour des Suèves commandés par Arioviste d'envahir la Gaule par le passage du Rhin à Brisach. César qui a anticipé ce mouvement et avait installé son camp à Belfort, écrase Arioviste dans la plaine de Mulhouse en -58.

Buste de Caius Julius Caesar.

CESAR

César établit définitivement les frontières au Rhin et le franchit deux fois en -58 et -55 pour repousser les peuplades d'outre-Rhin. Le passage de -58 s'effectuera à Mayence autre lieu de passage du Rhin. La construction du premier pont franchissant le Rhin fut une démonstration de la puissance de Rome vis-à-vis des peuplades Barbares. Après ses incursions en Germanie, César fit détruire ce pont.

Les frontières naturelles de la France éternelle sont donc entérinées par le monde Romain. Le Rhin et les Alpes constituant ces frontières au Nord-Est, matérialisent la séparation des peuples Celtiques et Germaniques, et par la suite la limite du Monde Civilisé et du monde Barbare. L'histoire de la France, tout au long des siècles ne peut se comprendre que par sa géographie, et sa géographie assise sur ses frontières naturelles....

Ces frontières naturelles répondent à trois points stratégiques essentiels à la pérennité de la France Eternelle :

Il est signicatif de constater que l'absence de frontière naturelle sur notre frontière Nord-Est c'est-à-dire le Rhin pendant une grande partie de notre histoire à défini notre ennemi le plus dangeureux au cours des siècles. Nous pouvons même ajouter que "notre ennemi héréditaire est notre voisin le plus menaçant sur notre frontière Nord-Est :

Cependant, pour ce qui concerne les limites septentrionales de l'Empire Romain, très vite, l'idée de raccourcir la frontière Rhin & Danube s'est imposée. En effet vue de l'Est cette frontière constituait un saillant plus tard appelé "Saillant de Souabe" dangeureux pour l'Empire Romain.

La partie du limes Rhénan et Rhétien s'est donc avancé vers une nouvelle position, sur une ligne Mayence-Ratisbonne. La zone triangulaire ainsi constituée au delà du Rhin et du Danube, et incluant l'actuel Bade-Wurtemberg donc l'ancien Duché de Souabe, fut appelée les Agri Decumates ou Champs Decumates. Ce glacis était hérissé de forteresses controlant les points stratégiques (Position dominante et lieux de passage), mais les camps des légions étaient toujours situés en-deçà du Rhin et du Danube. Ces camps étaient situés dans les lieux suivants :


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LE LIMES RHENAN ET RHETIEN
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2.2) Les Grandes Invasions : 214 - 480 AD

En l'année 214, une forte pression barbare se fait sentir dans les Champs Decumates et sur le Rhin. La tribu des Alamans déferle sur l'empire sous le régne de Caracalla.

En 254, les Champs Décumates sont définitivement perdus par l'empereur Valérien. La frontière de l'Empire se repositionne sur le Rhin et le Danube.

Au nord, vers Mayence, ce sont les Francs qui en 274 franchissent le Rhin, mais sont arrétés par la IVéme Légion Gallicana commandée par Aurélien.

La fin du IIIème siècle voit la pression des tribus Alémaniques s'accentuer, le limes Rhénan est franchi a deux reprises en 289 à Argentoratum et en 298 ou Dioclétien les écrase à la bataille de Mulhouse grace aux légions stationnées à Vindonissa près de Bâle en particulier la XXIème lègion Rapax.

La consolidation de la frontière Rhin & Danube par Constance II, fils de Constantin le Grand n'empêche pas une infiltration Alamane qui sera une fois de plus stoppée à Argentoratum en 357.

Dix ans plus tard, une invasion par Brisach sera exterminée en 366 par Valentinien aux Champs Catalauniques près de Châlons-sur-Marne.

A partir de l'an 375, la pression Hunnique met en branle toutes les tribus Germaniques vers l'isthme Européen donc la Gaule : Ce sont les Grandes Invasions....

Dans les dernières années du IVème siècle, les Alamans s'installent dans la plaine d'Alsace, refoulés puis remplacés temporairement par un peuple nouveau venu : Les Burgondes. La cour des chefs Burgondes s'installe à Worms sur le Rhin au sud de Mayence. Battus par les milices hunniques sous le commandement de Syagirius, les Burgondes se déplaceront vers la vallée de la Saône et créeront en 434 le royaume de Burgondie.... En 451, les Huns pénétrent en Gaule par Mayence et sont arrétés par une coalition Romano-Germanique aux Champs Catalauniques.




2.3) La période Mérovingienne : 480 - 732 AD

En cette fin du Vème siécle, l'Europe est boulversée non plus par l'intrusion mais l'installation des peuples barbares germaniques dans de nouvelles contrées. La Gaule voit l'installation Wisigothique dans son Sud-Ouest, Burgonde dans le Sud-Est et Alamanique en future Alsace-Lorraine. Les Francs qui seront la puissance dominante en Gaule sont à cette époque établis sur un territoire comprenant la Belgique et le Norde de la France jusqu'à la Somme.

Sous le régne de Clovis, et des ses successeurs ce peuple va envahir toute la Gaule pour former le Frankreich : L'Empire Franc, empire car constitué de plusieurs royaumes barbares qui seront soumis et annexés après quelques batailles décisive :



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LE VASE DE SOISSONS - VENGEANCE DE CLOVIS
Enluminure du XIVème Siècle- Grandes Chroniques de France.


Les frontières naturelles de L'Empire Franc, du Rhin, aux Alpes et aux Pyrennées confirment celles de la Gaule. Pour ce qui concerne la région Rhin & Danube, Clovis refoule et soumet les Alamans à la bataille de Tolbiac près de Cologne ou de Mayence, victoire fondatrice du Royaume de France, de la dynastie Royale, et de la France "fille ainée de l'Eglise" par l'incantation de Clovis au Dieu de Clotilde. Tolbiac est une de nos batailles fondatrices à l'image de ce qu'a été Gergovie (-52 av NSJC) et de ce que sera Bouvines (1214 AD).

Si la bataille de Tolbiac est une bataille d'arrêt, et une victoire de reconquête du territoire national en-deçà du Rhin, la bataille de Strasbourg, huit années plus tard est le commencement de la pénétration des Francs au-delà du Rhin. Cette pénétration perdurera par la création de la Franconie déformation de Franken Reich, région qui, au départ, couvrait tout le sud de la future Allemagne mais qui au Moyen-age se réduira à la région centrale centrée sur la rivière Main. Pour l'heure, le Rhin, le Main et le Danube sont des fleuves controlés par les Francs. Clovis et sa descendance étendront également leurs conquêtes au-delà du Rhin Nord en Thuringie.




2.4) La période Carolingienne : 732 - 843 AD

Cette période qui suit le règne des rois mérovingiens se caractérise par une extension de l'Empire Franc bien au-delà de ses frontières par des incursions de Pépin le Bref et de Charlemagne :

Cet Empire qui déborde ses frontières définies par les lois éternelles de la géographie se disloquera en trois entités : La France, la Lotharingie, et l'Allemagne aux traités de Verdun (843) et de Ribemont (880). La France (Francia Occidentalis) et l'Allemagne (Francia Orientalis) n'auront de cesse de dépecer et d'annexer les régions lotharingiennes : Lorraine, Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, Dauphiné, Savoie, Provence, Corse qui seront conquises par la France, la Rhénanie et le Palatinat conservée par l'Allemagne, le reste de la Lotharingie se retrouvant dans les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.

Cette seule énumération montre que la France qui n'a pas encore achevé sa Reconquête des territoires jusqu'à ses frontières naturelles est en bonne voie....

Pour l'heure La France meurtrie se replie sur ses frontières "des 4 fleuves" qui seront ses limites moyen-ageuses :

Les guerres entre le Roi et ses vassaux dont le Roi d'Angleterre pour ses domaines continentaux, la puissance du Saint-Empire Romain Germanique qui prendra quelque temps, le Royaume de France en tenaille avec l'Espagne tiendront celui-ci loin des ses Frontières Naturelles et de la région Rhin & Danube.

IL faut cependant mentionner les raids Hongrois de 926 et 955 qui atteignirent le Royaume de France par les deux voies de pénétration classiques Mayence et Bâle.

La première invasion (926) remonta le Danube, puis bifurqua vers la Suisse en direction du riche monastère de Saint-Gall, continua sur Bale, Mulhouse, puis Metz. La seconde invasion (955) suivit également le Danube fut battue à la fameuse bataille du Lechfeld près d'Ausbourg par l'armée Ottonienne. Cependant, les restes de la horde Hongroise continua sa progression vers le Nord-Est, franchit le Rhin à Mayence et retourna dans ses steppes après avoir pillé Metz et Troyes.




2.5) Le règne de Louis XI : 1461 - 1483

Sur sa frontière Nord-Est, le royaume de France connut peu de modifications notoires, les guerres et reconquêtes concernaient plutôt l'horizon Ouest ou l'Angleterre possédait de nombreuses provinces.

Les confins orientaux du Royaume redevinrent préoccupants pour le Royaume vers la fin du XIVème siècle. En effet l'institution des apanages par Jean II le Bon fut le germe de la création de puissantes entités au sein du Royaume. A l'origine, ces apanages ou fief concédés par le roi à des grands seigneurs avaient pour but de fournir à ces derniers des revenus pour soutenir leur rang ("ad panem" : pour le pain). Ce processus devint essentiellement dangereux pour l'unité du Royaume sur sa frontière Est.

Jean II le Bon avait donné à son fils préféré Philippe le Hardi le Duché de Bourgogne. Ce dernier par son mariage avec Marguerite de Flandres en 1369 inaugurait la politique d'indépendance de la Bourgogne. Les successeurs de Philippe : Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire s'intitulèrent bientôt les Grands Ducs d'Occident. Par mariage ceux-ci acquirent de nombreuses et riches provinces pour reconstituer l'ancienne Lotharingie. Le rassemblement du Duché de Bourgogne, du comté de Nevers, du Charollais, de la Franche-comté de Bourgogne, du duché de Lorraine, du comté des Flandres, de Duché de Luxembourg, des comté de Brabant, de Hainaut, de Hollande et de Zélande constituait à cheval sur le Royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique une menace inadmissible pour les rois de France.

Louis XI par sa lutte avec la Maison de Bourgogne dont le but géopolitique était la reconstitution de la Lotharingie fut un des premier roi à retrouver l'intêret des frontières naturelles du Royaume.

Portait anonyme de Louis XI.

LOUIS XI


Ses luttes avec Charles le Témeraire s'achevèrent par la mort de cer dernier en 1477. Louis XI occupe la Bourgogne, la Picardie et l'Artois. Mais la fille du Téméraire Marie de Bourgogne épouse Maximilien I Empereur du Saint Empire Germanique. Ce dernier réclame alors au nom de sa femme l'héritage du duc de Bourgogne : Notre ennemi sur notre frontière Nord-Est était désormais la Maison d'Autriche. Le traité d'Arras, signé en 1482, un an avant la mort de Louis XI donne définitivement la Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) à la France.

Les conquêtes de l'Artois, de la Franche-Comté ne furent malheureusement pas pérennes en cette fin du XVème siècle (Idem pour le Rousillon). Les Flandres échappaient également au Royaume. Ce souci de porter nos armes sur le Nord-Est justifie cette constante Française, anticipe nos guerres du XVIIème siècle et démontre quer Louis XI fut aussi le roi qui comprit que la place et les intêrets vitaux de la France se situaient sur sa frontière septentrionale et orientale.

Les successeurs de Louis XI jusqu'à Henri II négligeront cependant cette politique et poursuivront les chimères Italiennes que seront le Royaume de Naples et le Duché de Milan.

Table des matières

Chapitre précédent : Introduction.

Chapitre suivant : La Renaissance et la Période Classique.